MANIFESTE DU BLACK METAL PUR
MANIFESTE DU BLACK METAL PUR
par Alexandre GUUDRATH
I
LA RENAISSANCE
L'esprit originel du Black Metal s'est aujourd'hui effondré et il est temps de le restaurer.
Il fut une époque où le Black Metal se construisait sans aide mais il apparaît désormais qu'il en ait besoin s'il ne veut pas s'éteindre. Ses cendres sont déjà dans nos bouches.
Cette maladie, notre « peste » doit reprendre fermement son activité noire et souterraine, et faire le ménage, revenir dans l'underground.
II
LE FRONT
C'est parce que le Black Metal, par ses propres admirateurs d'abord, a tellement été raillé, humilié, saccagé, dilué, dévoyé qu'il ne vaut plus grand chose pour beaucoup, et tant pour trop peu de fanatiques. Il fut si grand et si fort, et aujourd'hui tant de faibles et de décadents, d'indignes, l'ont souillé en faisant définitivement une masquerade.
Un Front rassemblant les fanatiques du Black Metal doit se former pour le défendre.
Qu'il fasse peur et que ses adeptes fassent peur est une excellente chose.
Le Front argue que lui seul conçoit et défend le plus pur des Black Metal.
C'est pourquoi nous nous devons de distinguer le Black Metal exposé ici des autres et de l'avancer comme le seul valable et Pur.
III
LA LIGNEE PURE
Il serait malhonnête de dire qu'il n'existe qu'un seul Black Metal car il a pris dès sa naissance plusieurs formes. Toutefois, nous défendons ici la ligne la plus orthodoxe, radicale, dangereuse noire et puriste du genre.
Il est bien inscrit dans nos esprits que cet esprit du Black Metal Pur est très rarement maintenu durant toute la carrière musicale d'une formation, même l'ayant été originellement, car elle nécessite un état d'esprit négatif permanent, une concentration puissante, un fanatisme confinant au religieux, un érémitisme misanthropique.
IV
LES ENNEMIS
La paresse de la plupart des auditeurs et des musiciens ; leur manque d'esprit et de critique ; leur manque de supériorité et d'élitisme ; leur ignorance et leur désir d'alléger de sa noirceur le Black Metal ; leur faux soutien masquant leur besoin de cumuler les disques sans être de fervents passionnés de la musique, faisant d'eux des consommateurs avant tout ; la volonté de ne prendre que ce qui les intéresse, et le manque d'exigence musicale enfin de la plupart des auditeurs et musiciens du genre, ont fait perdre au Black Metal tout son crédit, toute sa force et sa puissance, son image.
Trop rares désormais sont ceux qui ont gardé l'esprit du Black Metal.
Bien entendu, il ne fut pas rongé que de l'intérieur mais aussi par ses détracteurs.
Le Black Metal n'a toutefois pas besoin, car il doit rester ce qu'il est fondamentalement,
d'analyses approfondies et comparatives, ni d'être pointilleusement intellectualisé.
V
L'ESPRIT
Cet esprit originel est fondé sur la Haine totale et la Misanthropie, sur la Toute-Puissance de soi, sur l'état totalement libre de l'esprit, sur les souffrances extrêmes diverses, sur la volonté de rejeter, blasphémer et détruire toutes les normes religieuses, politiques, sociales existantes.
Tout sentiment noir, sombre, ténébreux doit nourrir le Black Metal. Tout cela doit préalablement être vécu, ressenti, éprouvé avec intensité avant d'être retranscrit en musique.
VI
LE FONDEMENT MUSICAL
Cet état d'esprit se traduit par une musique extrême générée par, mais différente, des précédents genres extrêmes du Heavy Metal.
Le plus pur des Black Metal est celui qui musicalement fait le moins penser à tout ce que l'auditeur connaît en matière de Metal. Plus l'on abandonnera le Metal, plus il sera Black.
Les ambiances noires font le Black et leur vecteur est la mécanique du Metal.
Cela n'est possible qu'une fois les autres styles extrêmes saisis, analysés, assimilés, dissous.
Le Black Metal fidèle à son besoin de faire table rase, le fait donc des schémas musicaux passés.
Les autres genres extrêmes sont encore trop matérialistes.
Le Black Metal n'est que tempêtes et furie noire, ambiances malsaines extraites de la suie humaine.
VII
LES FONDATIONS HUMAINES
Le Black Metal est et n'est pas autre chose que :
Violence, agression, volonté de destruction, son abrasif, tension, invasion de l'espace sonore, rébellion, subversion, dissidence, opposition, intolérance, dangerosité.
Il doit être le reflet musical de l'environnement humain : laid, glacial, décadent, violent, mort-vivant, noir, chaotique, sanguin.
La dépression sera difficilement tolérée, rigoureusement analysée.
Le Black Metal doit également tendre vers les formes musicales suivantes :
Il doit inspirer la terreur, l'horreur, l'inhumain, la folie, la fascination, la décadence, le malsain, l'abject et donner le vertige, se montrer pestilentiel, irrespirable. Il doit faire suffoquer et faire souffrir esprit et entrailles. Il est occulte, sulfureux, démoniaque, fanatique, spirituel, intensément douloureux, nécrotique, cruel et maléfique, parfois immonde et bestial.
VIII
LA MYSTIQUE
Le Black Metal, qui est mystique, transcende l'esprit et le fait basculer dans le royaume de la Bête.
Les vocaux doivent transpirer de souffrances, et être bestiaux, démoniaques.
S'il y a sentiment mystique dans le Black Metal, celui-ci doit être scrupuleusement circonscrit et doit mener à un état second permettant de mieux saisir l'essence du Black Metal.
Jamais le Black Metal n'emmène l'esprit de ses créateurs et fervents vers la lumière ou des royaumes imaginaires fantastiques, merveilleux, féériques.
IX
LE REJET DU POSITIF
Le Black Metal ne recherche nullement la beauté, la mélodie, l'harmonie, l'équilibre, le beau, la technicité et sa flamboyance, le positif. La technique est soumise à la volonté et n'est pas une opportunité pour les musiciens de faire valoir leur savoir-faire technique.
X
L'ENREGISTREMENT
Le Black Metal, de par sa nature noire, ténébreuse, n'est pas vraiment compatible avec une production claire, industrielle, puissante, moderne, numérique.
La production est primordiale et ne doit pas être négligée. L'analogique doit renaître.
XI
L'ELECTRONIQUE
Le synthétiseur et les effets électroniques doivent être au possible évités.
Ils ne doivent servir qu'à magnifier ou travailler les ambiances et non à rendre les œuvres plus positives, voire enjouées. Les claviers ne sont pas des instruments supplémentaires mais complémentaires et c'est une erreur que de leur donner une attention distincte des autres instruments, alors qu'ils doivent les soutenir. Des guitares bien maîtrisés peuvent donner des effets semblables à ceux de l'électronique.
XII
SATAN, LUCIFER, LA MORT
Satan et Lucifer, et tous leurs avatars et cultes, sont des représentations blasphématoires et exemplaires servant à asseoir le Black Metal comme l'Art Noir ultime de la subversion sonore.
Ils doivent être vénérés. La Mort également - car elle est l'ultime but de la vie humaine, la seule certitude et réalité, l'imminence permanente.
Déposséder ces images et le théâtral satanique, sur scène et dans les artworks, rend humain un Art qui n'a pas besoin de l'être et qui prêche sa destruction.
XII
LE SATANISME
Le Black Metal encourage la diffusion des idées satanistes, le culte et l'adoration de Satan, ainsi que le blasphème et la destruction de toutes les autres conceptions religieuses telles qu'imaginées dans les religions monothéistes.
XIII
L'INEXISTENCE DU SENTIMENT CHRETIEN
Le Black Metal « chrétien » n'est pas du Black Metal, et il n'existe pas d'Unblack Metal.
Des limites sont à ne pas dépasser, en musique comme dans les textes ou tout alors est Black Metal.
XVII
L'INEXISTENCE DE « DIEU »
« Dieu » est une invention humaine, tandis qu'en chacun de nous réside depuis toujours Satan.
Cette idée reflète très bien le pourquoi du désastre que représente l'espèce humaine, pour elle-même comme pour son univers. Car « Dieu » n'est pas intervenu pour restaurer son éventuel royaume. Satan a irrévocablement poussé l'homme à vivre dans Son enfer, depuis que l'homme est homme.
La Modernité, inventée par les chrétiens, a subitement accéléré cette apocalypse.
XVIII
L'ATTITUDE DU FANATIQUE
Le Black Metal étant une musique extrême, il est évident et souhaité que les personnes s'en réclamant composent avec une attitude identique, avec intégrité, donc extrême.
Le Black Metal doit transformer, ou réveiller le Satan endormi en chacun de nous.
Si les musiciens ne sont pas en accord avec leurs écrits mais seulement espèrent que d'autres fassent le boulot à leur place et réalisent leurs fantasmes - alors autant qu'ils écrivent sur des sujets bien plus imaginaires.
XIX
L'EXPRESSION SCENIQUE & THEATRALE
Le Black Metal n'a a priori rien à faire sur scène, car c'est un art underground et anonyme.
Si un groupe de Black Metal (le trio étant la formation la plus efficace), il doit s'adresser avant tout aux non-adeptes du genre puis à ses suivants.
Un groupe sur scène doit donc répondre aux concepts évoqués plus haut.
De plus, jamais une prestation scénique ne retranscrira à l'identique du disque cet art noir intime. Les musiciens grimés et leurs théâtres plongés dans l'obscurité doivent impressionner de terreur sans en surjouer.
Le Black Metal doit les habiter.
Le Black Metal n'est pas « cool », n'est pas un art festif ou du défoulement comme d'autres genres musicaux de l'extrême peuvent l'être. Par contre il est cathartique et ensorcelant et doit agir sur tous.
Les musiciens respectueux de la genèse du genre se griment. Ils se distinguent ainsi du reste de la population et habitent ainsi ces corps habités par Satan. Moins le musicien du Black Metal ressemblera à un humain, mieux il aura réussi son pari contre tous.
XX
LA PREFERENCE DU STYLE PUR
Le Black Metal de style traditionnel comme nous le revendiquons doit être préféré à tous. Chaque apport extérieur (voix claires, claviers, autres styles) le bâtardise et cela n'est pas tolérable.
XXI
LA PROPAGANDE
Un militantisme de réseau doit s'organiser en vue de convertir insidieusement les populations qui ne le sont pas au Black Metal Pur, c'est-à-dire ceux qu'il combat.
S'il ne choque pas les cibles à choquer, son existence est perdue.
XXII
LA DIFFUSION
Internet a malheureusement, en une décennie, popularisé sur la terre entière le Black Metal et l'électronique, facilité sa création.
Le numérique a pris l'ascendant sur l'organique, l'acoustique, l'analogique.
Les musiciens de Black Metal Pur doivent donc revenir à la Tradition : diffusion via les fanzines et distro par courrier postal, sur cassettes et vyniles, enregistrement en studio analogique.
L'Underground est le milieu naturel du Black Metal.
L'anonymat, l'absence de contacts, d'interviews, de photos humaines, tout cela contribue à l'aura maléfique du Black Metal et à sa préservation comme Art Noir d'élite et d'initiés.
XXIII
LE DOGME
Ce Manifeste du Black Metal Pur n'est pas un dogme, hormis pour ceux qui s'en réclament. Toutefois, les suivants de ce Manifeste feront tout pour défendre leur point de vue à ceux qui travestissent le Black Metal Pur.
XXIV
L'ULTIME VERITE
Les membres du Front réunis sous la bannière de ce Manifeste reconnaissent que le Black Metal se doit être du plus noir possible, d'un noir si pur qu'aucune lumière n'y sera admise.
XXV
LA BANNIERE
Chaque formation ayant signé ce Manifeste s'y reconnaît et a été approuvé par le Cercle Intérieur.
Les signataires indivuels se reconnaissent seulement dans ce style de Black Metal mais militent en le défendant, le diffusant, l'approuvant, le traduisant fidèlement.
Tous forment le Front du Black Metal Pur.
Les critiques de ce Manifeste et de ce Front ne méritent que le mépris, la haine et la destruction.
Premiers signataires :
HATS BARN (08/13 - )
Alexandre MEURET (08/13 - )
Michael SIKLI (08/13 - )
Exclus après examen :
